En 1935, Paul Müller se posait une série de critères sur
un pesticide parfait. Il doit être toxique pour les insectes, mais ne pas pour
les humains, il doit être chimiquement stable et il doit fonctionner
rapidement, mais ne pas évaporer.
C'était une question urgente. Car les poux, épandeurs de typhus, étaient une
terreur récurrente en Europe. Ils avaient tué 3 millions de personnes pendant
la guerre civile russe.
Paul Müller a commencé sont carrière comme assistant de laboratoire. Mais,
grâce à des études il a, à l’âge de 26 ans, reçu un doctorat à l'Université de
Bâle en 1925. À part de la chimie il s’intéressait pour la botanique et la
physique.
Il a eu un emploi chez JR Geigy AG à Bâle, qui
aujourd'hui fait partie du géant pharmaceutique Novartis. Tout d'abord il
devrait créer de nouveaux colorants pour tissus résistant au soleil et une
méthode pour rendre du cuir blanc.
En 1935, Paul Müller a été mis à la recherche de composés contre mites et d’autres
insectes. Au cours des nombreuses expériences infructueuses, il a découvert que
les insectes et les mammifères absorbent les produits chimiques différemment.
Il devrait donc être possible de trouver un composé exclusivement toxique pour
les insectes.
Il lui a fallu 4 ans et 349 essais avant de le trouver,
le dichlorodiphényltrichloroéthane, ou brièvement
DDT. Ce composé n'était pas nouveau. Il avait été synthétisé par le
pharmacologue autrichien Othmar Zeidler déjà en 1874 et il avait rédigé un
article sur ce composé mais sans avoir étudié ses propriétés.
Pour Paul Müller, c'était un bonheur. Des tests montraient que le DDT tuait des
coléoptères colorés, des moustiques, des poux, des papillons et beaucoup plus,
sans visiblement être nocif pour mammifères. Sur les insectes le DDT ouvrait les
canaux ioniques de sodium sur les cellules nerveuses, entraînant des crampes et
la mort. Le DDT a été breveté et son entreprise a lancé deux produits, Gesarol
et Neocid.
Le DDT était largement utilisé pendant la Seconde
Guerre. Pendant les combats dans le Pacifique, il protégeait les soldats
américains contre le paludisme et le typhus. Dans les ruines d'Europe, la
vaporisation était utilisée pour empêcher les maladies dans des camps de prisonniers
et réfugiés.
Après la guerre, la vertu du DDT s'est répandue dans le monde. Il était vaporisé
sur des enfants et des âgés, sur maisons et écoles. Il était utilisé comme un
agent anti-moustiques sur des cours d'eau et n'importe où qu’il y avait des
vermines. Mais surtout, le DDT était rependu sur des champs. Cette utilisation
a contribué à éradiquer le paludisme dans des nombreux pays. Il a été estimé
que ce fait a permis de sauver des centaines de millions de vies.
Ces grands succès ont donné à Paul Müller le Prix Nobel de médecine de 1948,
même s'il n'était ni médecin et ni innovateur de DDT.
Le DDT est chimiquement stable, qui fait qu’il aussi
s’enrichisse dans la chaîne alimentaire. Au cours des années 1960, les
chercheurs ont pris conscience qu'il affectait les œufs d’oiseaux de proie. Les
coquilles sont devenues fragile et plusieurs espèces risquaient un effondrement
total. De plus, il est devenu susceptible à causer des cancers chez l'homme.
Paul Müller a pris sa retraite en 1961. L'année suivante, la biologiste Rachel
Carson a publié le livre « Printemps silencieux ». Elle a soutenu que
l'utilisation incontrôlée de DDT et d'autres pesticides entraîne des dommages à
la fois à l'environnement et aux humains. C'était une alarme de réveil pour les
politiciens et un début formidable pour les mouvements environnementaux.
Paul Müller est mort en 1965 alors que le débat sur le
DDT a commencé. Dans les plus part de pays l'utilisation en agriculture est
interdite depuis les années 1970. Il est
encore utilisé à moindre degré contre insectes en Inde, qui maintenant est le
seul producteur et le plus grand consommateur du DDT. Mais, il a perdu beaucoup d'effet contre le paludisme,
car les moustiques dans de nombreuses régions ont développé une résistance.