Le blog aléatoire

Ex-reine Christine de Suède à Marseille

«Elle tient plus de l'homme que de femme », disaient les Marseillais. Le séjour à Marseille de l’ex-reine Christine de Suède en 1656 n’était gère un succès. Elle portait un justaucorps, une jupe et une perruque d'homme. « Pourquoi consommer les plus belles heures du jour à se coiffer au lieu de lire et étudier » a-t-elle déclaré.

Christine était plutôt philosophe. Marseille, ville commerçante, lui parait un lieu d'ignorants où elle ne pouvait pas rencontrer des personnes capables de l'entretenir, au moins selon son goût.

Arrivée par mer le 30 juillet, elle a passé 2 jours à Marseille avant de partir pour Aix. Le lundi 31, elle écoutait la messe en l'église Saint-Jean, sans sortir de la maison, (elle logeait en effet dans la commanderie attenante à l'église), et a fait jouer les violons tant que la messe durait. Ce n'était pas un signe d'une grande attention.

L'après-midi, elle se rendait à Saint-Victor, où les religieux la recevaient en procession, la croix devant, jusqu'à la porte du Ravelin, On l'honorait avec une harangue, puis elle a fait ses prières devant le grand autel.

On lui montrait alors les reliques. Celles d'abord de sainte Eusébie, qui s’est coupé le nez, lui dit-on, pour donner l'exemple à les religieuses. Selon la légende pour montrer son virginité fasse aux Turcs, qui assaillaient le monastère. Il n’est pas vrai a répondu la reine. « En ce temps-là, il n'y avait pas de Turcs ici. » En effet, c'étaient des Normands...

On la conduisait alors vers les reliques des sept dormants. Ayant dormi environ trois cents ans, ils meurent, lui expliquait-on, aussitôt qu'on les réveille. « C’est fort bien, répliqua-t-elle, car leurs habits ne sont plus à la mode après un si long temps de repos ».

On lui a expliqué que les femmes ne pouvaient pas entrer dans la chapelle Notre-Dame, un l'église souterraine. Sachez, disait-elle, que les reines entrent partout. Elle consentait pourtant à dire qu'elle ne désirait pas d’y entrer.

Savante, incrédule, autoritaire, la reine Christine de Suède n'était pas de ces visiteurs passifs qui acceptent tout sans ne rien dire.