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lundi 22 avril 2019

La corruption s’auto-renforce

La corruption est considérée comme l'un des problèmes les plus graves au monde et pour le moment il n'y a aucune indication qu’elle s’affaiblisse. Cependant, grâce à la recherche sur les mécanismes en jeux, les possibilités de trouver une solution augmentent.

Au cours des sept dernières années, la corruption a par exemple diminué en Argentine et Sénégal, alors qu'elle a augmenté dans pays tels que l'Australie, la Turquie et la Hongrie. Cela ressort clairement du classement mondial de la corruption fait par l'organisation Transparency International réalise dans 180 pays chaque année.

Le pays le moins corrompu dans le classement est le Danemark avec 88 points sur 100. En Europe la France sur la 12eme place avec 72 point qui est un peu mieux que la moyenne de 65 points. Aucune démocratie ne reçoit moins de 50 points et très peu d'États non démocratiques obtiennent plus de 50 points. Mais cette tendance n’est pas tout à fait évidente. Singapour, qui n’est pas si démocratique, est sur la 3eme place mondiale, une haute position qu’il entre autres partage avec la Finlande.

Cependant, malgré des nouvelles déclarations politiques et des nouveaux programmes anti-corruption de la Banque mondiale, la situation globale n’a pas changé.

Selon le professeur Bo Rothstein, cofondateur de la Quality of Government Institute à l'Université de Göteborg, ces programmes reposent sur la hypothèse erronée que la corruption a une structure d'incitation, c’est-à-dire dans laquelle la peur de punitions seraient plus forte que les profits.

Si une société est gravement affectée par la corruption, la probabilité que les dirigeants de l’État ne le soient pas est presque nulle. Des gens comme la Mère Teresa, ne gouvernerions jamais des pays profondément corrompus.

Bo Rothstein pense qu'il faut comprendre le problème autrement, à partir de la théorie sur actions collectives. Elle n’est pas basé sur l’idée de que nous essayons à maximiser les profits mais que nous sommes des êtres réciproques. Il signifie que nous agissons mutuellement et que nous sommes prêts à faire ce qui est juste - mais seulement si nous savons que presque tout le monde fait la même chose, c’est-à-dire d’éviter à donner ou prendre des pots-de-vin. Il est tout à fait inutile, et certainement très dangereux, d’être la seule police non corrompu au sein d’une force de police mexicaine. La réciprocité est importante pour le bon fonctionnement d’une société.

Celui qui est tout seul à trier ces déchets l’abandonne probablement si tous les autres ne le font pas. Ce raisonnement a un très fort soutien en recherche expérimentale et très peu de gens sont des simples homo economicus ou altruistes. La plupart des gens veulent faire des efforts mais la réciprocité est  conditionnelle c’est-à-dire que nous ne faisons pas des efforts collectives si nous ne savons pas que la plupart des autres le font.

Cela signifie que la corruption est un système qui s'auto-renforce. La plupart des personnes qui vivent dans des sociétés profondément corrompues sont contre la corruption. A donner et prendre des pots-de-vin n'est pas une propriété inhérente. Mais, si la corruption est le seul moyen à faire vacciner ses enfants les gens le pratiquent.

Pour éradiquer la corruption il faut des mesures puissantes. Il ne suffit pas que quelques personnes changent leurs comportements. Il faut que vous sachiez que presque tout le monde dans votre situation le fait. Il nécessite un changement radical du contrat social. Cependant, certains pays ont su traverser cette épreuve.

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