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jeudi 2 mai 2013

Citation falsifié

« Nous avons travaillé dur. Mais, à chaque fois qu'il a commencé à fonctionner, de nouveaux plans de réorganisation ont été initiés. J'ai appris plus tard dans la vie que nous avons la tendance à répondre à toute nouvelle situation en réorganisant. Et, j'ai appris qu’il est une merveilleuse façon de créer l'illusion du progrès, alors qu'en fait elle ne provoque du chaos, inefficacité et démoralisation ».

Gaius Pétrone, fonctionnaire sous l'empereur Néron et mort en 66.

Cette citation est collée sur des tableaux d’affichages un peu partout dans le monde et chaque jour elle amuse de millions d’employés. Car, soit-il ici ou en Kuala Lumpur, la direction est toujours en train de réorganiser. Rien de nouveau sous le soleil.   

Pétrone a bien vécu. Il a servi comme haut fonctionnaire de la cour de l'empereur Néron et plus tard devenu membre à vie du Sénat romain. Pour les historiens il est connu pour ses goûts raffinés et ses répliques brillantes.

Certains pense qu'il aussi soit l'auteur du roman « Satyricon », un livre antique qui autre fois était assez populaire. Il est une satire de deux hommes qui voyagent dans empire Romaine et racontent leurs expériences de jeunes filles amoureuses, habitudes des riches à la table et tant d’autres comportements dehors des limites de l'imagination ordinaire.

Cependant, nous n’avons aucune preuve que le texte sur des réorganisations incessantes est de son plume. Il est assez sur, car aucune trace n’existe dans la littérature romain conservé.

Les soupçons que la citation soit une falsification ont donc vu le jour. Les mots semblaient simplement trop beaux et trop modernes pour une source emmenant de l’époque romaine.

Plusieurs chercheurs ont consacré pas mal de leurs temps libres pour trouver une réponse à cette l'importante énigme. Pourtant, toutes qu’ils n’ont trouvé ne sont que des traces.

La popularité récente de la citation est probablement due à un débat dans la Chambre des Lords le 18 février 1997. Une baronne s’est levé et selon le référent de la chambre elle a dit :

« Des nombreux Lords nobles sont sans doute familiers avec les mots bien connus, écrits par Pétrone il y a plus de 2000 ans, sur la réorganisation. Il a dit que la réorganisation soit une merveilleuse méthode pour créer une illusion du progrès, tout en produisant de la confusion, inefficacité et démoralisation ».

Cette baronne d’esprit entrepreneur a surement fait connaissance de Pétrone dans le livre « Up the Organization », écrit par Robert Townsend et publié à New York en 1970.

Townsend a été l’entrepreneur derrière l’entreprise de location de voitures, Avis, et il est devenu un genre de gourou du management moderne. Son livre a été sur la liste de best-sellers dans le New York Times 28 semaines consécutives.

Le mots exact dans le livre sont :

« I was to learn later in life that we tend to meet any new situation by reorganizing; and a wonderful method it can be for creating the illusion of progress while producing confusion, inefficiency, and demoralization ».

Où avait-il trouvé la citation ? Personne ne lui ait posé la question avant son mort en 1998.

Mais, il paraît qu’il l'a lu dans un numéro du magazine « Harper » de Janvier 1957. L’histoire principale de ce numéro était un rapport sur la campagne que les alliés avaient effectué dans l'ancienne Birmanie pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’auteur était le journaliste Charlton Ogburn et cette histoire a resté son œuvre la plus célèbre jusqu'à sa mort quatre décennies plus tard.

Charlton Ogburn écrivait ces mots comme s'ils étaient les siens. Cependant, des rumeurs font valoir qu’il en fait les a vus sur un tableau d’affichage dans un camp militaire britannique pendant la guerre. Toutes les investigations n’ont dans aucun cas pu trouver une source plus ancienne.

L’auteur probable, soit-il soldat ou dirigeants, n’a certainement pas s’imaginé que ses mots une fois deviendront les plus photocopiées de notre temps.   

Comment est Pétrone entré dans l'histoire ? La première fois qu’il apparaisse comme auteur est dans le livre de Townsend. Donc, sauf si quelqu’un peut trouver la citation avec la signature de Pétrone avant 1970, c’est l'homme d'affaires, Townsend, qui l’a inventé.

Pourtant, si quelqu'un dans le monde romain aurait su faire de telles observations, il serait en fait Gaius Pétrone. Il était verbalement brillant mais cette faculté n’est pas toujours à la faveur d’une personne. En particulière il a embarrassé le chef de le garde du corps de Néron, un fait qui lui a rendu une inculpation pour trahison avec la peine de mort comme conséquence. Mais, il a choisi de se suicider.

Le suicide de Pétrone est en détail décrite par l’auteur contemporain Tacite. Cet acte a pendant des siècles eu des éloges pour son mode élégant. Pétrone n'a pas coupé ses artères, seules les veines, après quoi il a organisé une grande fête et lentement saigné vers la mort.

Et, où les autres inculpés habituellement assuraient une funérailles s d'État et la survit de leur famille avec un dernier hommage à l'empereur, Pétrone a fait le contraire. Il s'insurgeait contre la vie barbare de Néron et il injuriait des gens de la cour des deux sexes. Pour être sur, il a finalement aussi envoyé un document insultant à l'empereur personnellement.

Son nom, justifié ou non, va sans doute être lu sur les tableaux d’affichage encore longtemps.

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