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vendredi 7 septembre 2012

Pain d’écorce

La grande agonie en France a été les guerres et dans presque toutes villes et villages des gens peuvent racontent des histoires horrifiantes, surtout de la guerre des religions.


Les pénuries de nourritures occupent la même place en Suède. De mettre d’écorce dans le pain est une expression qui a ses racines quand d’autrefois les famines ravageaient le pays. Voici un texte sur l’agriculteur Pavo par Johan Ludvig Runeberg, (1804 - 1877), un finlandais suédophone. Il est un louage à l’homme finnois, dur, tenace et religieux, pendant l’époque romantique et doit être compris comme tel.            

Sur la hauteur, dans la lande de Saarijärvi – Pavo avait sa terre où il gelait tôt. – Le travail était dur mais il avait des bras robustes – Et il attendait la récolte du Seigneur – C’est là qu’il vivait avec femme et enfants – Partageant son pauvre pain durement gagné – Creusant des fossés, labourant et semant – Quand vint le printemps et la fonte des neiges – Les eaux emportèrent la moitié du blé vert. – Puis ce fut l’été : des averses de grêle – Détruisirent la moitié des épis. – Enfin vint l’automne : le gel prit le reste. – La femme de Pavo se lamenta, disant : – « Pavo, tu es né pour le malheur ! – Partons sur les chemins, le Seigneur nous a abandonnés. – Il vaut mieux mendier que mourir de faim. » – Alors Pavo prenant la main de sa femme dit : « Le Seigneur ne nous abandonne pas – Il nous éprouve seulement. – Mélange d’écorce – le pain désormais. Moi je creuserai – deux fois plus de fossés – et j’attendrai la récolte du Seigneur. » – La femme fit un pain moitié d’écorce – Et Pavo creusa double de fossés. – Il vendit ses moutons pour du seigle qu’il sema. – Quand vint le printemps et la fonte des neiges – Les eaux n’emportèrent point le blé vert. – Puis ce fut l’été : des averses de grêle – Détruisirent la moitié des épis. – Enfin vint l’automne : le gel prit le reste. – La femme de Pavo, se frappant la poitrine, dit : – « Pavo, tu es né pour le malheur ! – Il faut mourir, le Seigneur nous a abandonnés. – Il est dur de mourir, mais vivre est pire encore. » – Alors Pavo, prenant la main de sa femme, dit : – « Le Seigneur ne nous abandonne pas – Il nous éprouve seulement ; mets le double – d’écorce dans le pain ; je creuserai – des fossés deux fois plus grands – Et j’attendrai la récolte du Seigneur. » – La femme mit double d’écorce dans le pain – et Pavo creusa des fossés deux fois plus grands. – Il vendit ses vaches pour du seigle qu’il sema. – Quand vint le printemps et la fonte des neiges – Les eaux n’emportèrent point le blé vert. – Puis ce fut l’été : les averses de grêle – ne brisèrent pas un seul épi. – Enfin vint l’automne, avec ses gelées : – Elles n’approchèrent point du champ de Pavo – qui resta doré ; et le moissonneur – s’agenouilla alors disant : – « Le Seigneur éprouve les hommes mais Il ne les abandonne pas. » – Sa femme s’agenouilla aussi et dit : – « Le Seigneur éprouve les hommes mais ne les abandonne pas. » – Joyeuse alors s’adressant à Pavo, elle dit : – « Pavo, prends ta faucille dans la joie – Voici venus les jours heureux – Nous aurons enfin du pain de vrai seigle. » – Pavo prit la main de sa femme et dit : – « Femme, celui qui traverse l’épreuve – n’abandonne pas son prochain dans la misère. – Mélange moitié d’écorce notre pain – car le champ du voisin est gelé. »

Les machines à vapeur ont changé la donne, premièrement sur bateaux et ensuite sur rails. Elles rendaient possible d’exporter les richesses du grand nord, notamment les bois, et en cas de mauvais récoltes importer de la nourriture. La situation s’est améliorée graduellement mais même au début des 1900 il y avait des problèmes. Suit à ses expériences ma grand-mère avait par exemple pour habitude de cultiver des épinards dans des pots.

En cas de mauvaises récoltes le pain d'écorce était autrefois une variété dans des régions pauvre de la Scandinavie. Il est fait avec un mélange de farine céréale et celle d’écorce. Le pin, bouleau, orme, tilleul et autres pourraient être utilisé. Dans certaines régions le pain d’écorce était même consumé dans des conditions de récolte tout à fait normale. Les plus vieux traces de cette habitude datent de 3000 ans mais on pense qu’il est beaucoup plus ancien que cela.

Il n'est pas l'écorce externe qui est utilisé mais la couche mince, (phloème), qui se trouve entre le bois et l'écorce externe. La saveur est fortement amère. La récolte se fait au printemps lorsque la sève monte et rend l’écorce facile d’enlever. Puis elle est séchée et rôtie sur feu jusqu'à ce qu'elle devienne fragile et aisément possible a moulé. La valeur énergétique est de 82 kcal/100 g, 4 fois moins que de la farine de blé.




La coutume a eu une renaissance moderne et le pain d’écorce est même vendu dans certains lieux riches en forêts. Mais, cette fois on n’utilise plus la dose de 50%, seulement 15%.

Recette :
100 grammes de levure
1 litre d'eau tiède
1 litre de farine de seigle
1,5 litres de farine
Environ 2 dl de farine d'écorce

Mélanger la pâte et laisser lever une heure. Rouler et fait cuire. Le temps et la température dépend de la taille des pains.

1 commentaire:

  1. j'étais intriguée par cette expression que tu as récemment utilisé " mettre plus d'écorce dans le pain" .

    voilà la réponse, avec en plus l'explication pour faire la farine d'écorce, j'espère quand même ne jamais en avoir vraiment besoin!

    Dommage que Pavo ait déjà une épouse: c'est un homme comme lui qu'il me faudrait!!

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