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dimanche 9 juin 2013

Déracinophobie linguistique


Je n’en souffre pas mais il me semble que cette crainte imaginaire est assez répandue en France et de temps en temps elle devient bien visible. Suit à la proposition d’enseigner certaines cours en anglais dans les universités les propos d’une apocalypse dévastatrice pour le français n’ont pas tardé.

Comment se fait-il que les suédois, qui en taille de pratiquants parlent la 85eme langue du monde, ne sentent pas cette menace ? La réponse est simple, ils sont habitués d’être entouré par d’autres langues. En effet, au moyenne âge les gens parlent plus allemand que suédois dans les villes côtières et 4 langues étaient permis dans le parlement jusqu’au 1809, le suédois, le finnois, l’allemand et le français. 

Les suédois s’expriment dans une langue avec beaucoup de mots importés. Seulement un tiers sont d’origine viking, une autre tiers sont des empruntés de langues classiques, telle que latin, anglais ou français et la dernière tiers émane de l’allemand. Puis il y a un petit ruisseau de quelques % qui sont des prêts directs d’anglais moderne. Ils sont flambant neuf et c’est pourquoi ils sont si visibles.

À cause divers influences les langues changent avec le temps mais le limite est donné par la théorie de la grand-mère : Il faut que 3 générations soient capable de entre-communiquer. Si 1 mot sur 20 est raté le sens est perdu. Faites le calcule. L'historien britannique Larry Trask la fait et il est arrivé à un changement d’environ 15% en 1000 ans mais ce chiffre inclut la grammaire qui change très lentement. 

La plupart des langues sont à peu près aussi verbeux sur le niveau individuel. Tout le monde soit-il formé ou illettrés a un vocabulaire actif de plus de 5 000 mots. Ensuite, les bien éduqués ont un vocabulaire passif important mais qui rarement dépasse les 50 000.

La version « poche » du dictionnaire de l’académie suédois comprend 120 000 mots. Le dictionnaire complet, qui a son horizon historique a partir des années 1500, a autour de 500 000.

La proportion d’analphabètes en Suède est très faible. Le tirage par personne de journaux, revues, brochures, livres et cetera est un de plus haut du monde. En effet, grâce à internet, avec ses blogs et mails, la langue n’a jamais été autant écrit que actuellement. Le suédois a été cartographié en détaille et son structure est un des mieux connu du monde. Il y a des dictionnaires pour tout : prononciations, significations, terminologie, bases de données, dictionnaires d'ordre renversé, dictionnaires de fréquence, dictionnaires de dialectes et tant de plus. Le tout fait qu’en termes de qualités le suédois dépasse la plupart des 84 langues numériquement plus importantes et se place dans les tops 5.

Bien que certaines cours à l’université soient enseignées en anglais, la langue de Strindberg est en pleine forme.

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