Pages

jeudi 8 novembre 2012

Corruption


En Luanda, le capital d’Angola, les compagnies pétrolières n’achètent pas des maisons pour leurs employés. Elles les louent, à des sommes faramineuses, car les propriétaires sont des personnes dans l’administration avec le pouvoir de donner permissions.


Pourtant, Angola est une démocratie au moins dans la mesure qu’il y a des élections. Mais, il n’est pas facile d’y vivre dont témoigne ce document.

Depuis le milieu des années 90, la communauté internationale, en particulier l'OCDE et l'ONU, a adopté une position ferme contre la corruption. Mais un spécialiste de la statistique international, Bo Rothstein, est très critique vis-à-vis ces actions et constate que selon la recherche les efforts ont à peine eu le moindre effet.

Un certain nombre de mesures ont été mis en place. Mais, si on mesure leurs effets, le résultat et presque nul, explique Bo Rothstein qui dirige un projet de l'UE qui vient de démarrer pour la recherche scientifique sur la lutte contre la corruption, l’anti-Corp.

Le problème est qu'il y a une énorme quantité de fausses idées dans cette affaire. L'importance du problème a été mal estimée, la définition de la corruption ne fonctionne pas et non plus les moyennes pour la combattre.

Un obstacle major est que pratiquement personne, même pas ceux qui travaillent avec ​​la lutte contre la corruption, ont compris à quel point elle est mauvaise pour la population. Selon de la recherche récente c’est effectivement le niveau de corruption et non pas le niveau de la démocratie, qui est la plus cruciale pour le bien-être des citoyens. Pourtant, les pays riches qui assistent les pays pauvres concentrent leurs efforts sur la démocratie.

« Je suis le dernier à m'opposer à la démocratie. Mais, il n'est pas plus de démocratie qui conduit à réduire la mortalité infantile, la pauvreté et les maladies. Si cela est le but, il est absolument essentiel de mettre de l'ordre à l'administration des états », dit-il.  

Et, voici encore une mauvais nouvelle : de mettre de la démocratie en place n’a pas d’effet sur la corruption. Un grand nombre des pays les plus corrompus sont récemment devenu démocratique.

La communauté internationale pense faussement sur la façon dont la corruption doit être combattue. Selon l’hypothèse dominante il faut commencer avec les fonctionnaires les plus hauts placés et les inciter à prendre des mesures qui rendent la hiérarchie plus honnête. Mais, d’aborder le problème dans cette façon ne fonctionne pas, dit Bo Rothstein.

C'est une hypothèse très mal pensé et il a été dévastateur pour la lutte contre la corruption. S’il serrait juste une question de changer les incites les problèmes seront très facile à corriger. Mais,est le leader qui mettra un changement en œuvre dans une société corrompue ? Ce sont les plus haut placés qui bénéficient le plus. Il suffit de regarder les comptes bancaires en Suisse des dirigeants renversés dans le monde arabe pour le comprendre, dit-il.

Pour Bo Rothstein l'idée que la corruption peut être expliquée par les différences culturelles en matières éthiques et morales, où la solution serrait d'éduquer les gens, n’est pas bon non plus. Il est aussi mal réfléchi que les autres. La recherche montre que les gens dans les sociétés profondément corrompus essentiellement ont la même approche éthique vis-à-vis la corruption que nous. Ils savent que ce qu'ils font est mauvais.

Un nombre important d’économistes pensent qu’un secteur public plus petit est un bon moyen à réduire la corruption. Cette idée n’est pas un médicament efficace selon Bo Rothstein. Au contraire, une étude récente montre que les habitants dans les pays où on paie très peu d'impôts, se soucient moins pour des dirigeants corrompus. Mais, lorsque les impôts sont plus haut la corrélation entre la taille des portefeuilles personnelles et la corruption devient plus claire.

Au fond du problème est que ceux qui sont impliqués ne vois pas d'alternative, explique Bo Rothstein. Il est par exemple inutile pour un policier mexicaine, voire dangereux, d'être le seul à ne pas se laisser corrompre. Pour les habitants d'un village indien il n'y a rien à gagner à être le seul à ne pas corrompre le médecin pour faire vacciner leurs enfants.

Les entreprises qui sont actifs sur les marchés corrompus ont le même problème. La corruption est un phénomène collectif. Ceux qui sont impliqués savent très bien que c'est mauvais mais puisque tout le monde le fait, il est inutile à faire le contraire. Mais, pour ne pas risquer son réputation, il vaut mieux le masquer, comme en Angola.   

Tous ces facteurs rendent la corruption très difficile d’éradiquer. Il n'est pas possible de l'attaquer avec des petites moyennes. Le processus doit implique des changements presque révolutionnaires, explique Bo Rothstein.

Cependant, il y a une raison d'être optimiste. 136 pays ont signé la Convention des Nations Unies Contre la Corruption. Beaucoup des gens pensent qu'il est totalement inutile, mais je ne le croie pas. La même critique a été entendue sur la Convention des droits de l'homme mais nous avons vu un effet significatif. Les arguments normatifs de ce type ont une importance significative. Mais, il faut penser différemment sur la nature de la corruption. Elle n'est pas un problème de gestion et non plus un problème éthique, dit Bo Rothstein.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.