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mercredi 2 août 2017

Pas de démocratie sans femmes libres

Déjà dans les années 1950 les femmes tunisiennes ont eu le droit au divorce sans le consentement du mari et la polygamie a été interdite. Ces lois sont uniques dans le monde arabe. Il est probable que ces premiers progrès pour les femmes ont joué un rôle déterminant dans l'évolution positive en Tunisie après le printemps arabe de 2011.

Suivant les élections en Tunisie de 2011 les parlementaires commençaient à travailler sur une nouvelle constitution. Cependant, elle menaçait de ralentir le processus de démocratisation à cause des inspirations islamistes dans le gouvernement. Selon ces idées la femme serait désormais considérée comme un « complément à l'homme », contrairement au principe qui avait été établis en 1956. Après des protestations généralisées une nouvelle constitution a vu le jour en 2014 et elle est devenue le plus progressiste dans le monde arabe. Contrairement à la plupart des constitutions dans la région cette constitution ne ne repose pas sur la charia et elle donne des droits égaux aux hommes et femmes.

Dans la seconde moitié des années 1900 le monde s’est démocratisé à un rythme accéléré et la tendance a continué dans la première décennie des années 2000.

Varieties of democracy, V-Dem, est une organisation mondiale avec le but de surveiller la démocratie. L'un des derniers projets est interdisciplinaire et implique précisément le rôle des femmes dans la démocratisation. La base est 350 indicateurs dans plus de 170 pays depuis l’an 1900.


Il n’y a presque pas de pays qui a réussi d’établir de la démocratie sans avoir établie les droits des femmes à un niveau décent. Cependant, quand la démocratie se développe il est premièrement avec les droits des hommes. Ils sont sur le droit à la propriété, la liberté d'expression, la liberté de circulation et l’interdiction du travail forcé. Puis suit « peut-être » les droits des femmes. Mais, des démocraties stables n’apparaissent que dans les pays où les droits des femmes sont garantis.

Il existe plusieurs explications possibles. L'une pourrait être que les femmes dans des sociétés strictement patriarcales ne peuvent agir que dans la sphère privée. Lorsque les femmes obtiennent leurs droits civils, il y a simplement plus de gens exerçant une pression sur les décisions, ce qui affaiblie la position pour dirigeants non démocratique.

Dans des pays comme le Chili, l'Argentine le Sierra Leone et la Guinée, il est clair que les femmes ont joué un rôle important dans le processus vers démocratie. Peut-être que les mouvements féministes dans ces pays ont été considéré comme inoffensifs par certains des dictateurs ? Ou, peut-être que les services de sécurité dans ces pays autrefois autoritaires parfois ont hésité de frapper fort quand les femmes manifestaient ?

Géographiquement et historiquement le modèle pour développer la démocratique est le même. En donnant les droits civils à encore un moitié de la population les citoyens sont plus susceptibles se organiser politiquement pour remettre en cause des régimes autoritaires, ce qui augmente les coûts de la répression.

Après le printemps arabe, en 2011, il semble de plus en plus clair que les révoltes contre les dirigeants autoritaires ont échoué par tout, sauf en Tunisie où le présidant progressiste Habib Bourguiba avait donné les femmes plus de indépendance dans les années 1950.

Les résultats du V-Dem remettent en cause la théorie que la modernisation et le développement économique soient des facteurs clés dans la voie vers démocratie.

Pourtant, la démocratisation du monde semble avoir ralenti ces dernières années. Suite à une augmentation remarquable depuis les années 1970 le nombre de démocraties dans le monde a légèrement diminué au cours des dernières années. La participation dans des élections a aussi diminué dans de nombreux pays ces dernières années.

L’année culminant de la démocratie dans le monde a été autour de l'an 2010 et puis il y a eu un certain déclin. Il n’est pas dramatique, mais la vague de démocratisation est au point mort depuis 10 ans et les taux de participations abaissent dans des pays où la démocratie est établie depuis longtemps.

Dans ce contexte il vaut mieux réfléchir sur le fait que par tout dans le monde l’absence de la corruption est plus estimée que la démocratie.
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Livres écrites par des amies

Les Docks de Marseille
de Hugues Serraf

2 commentaires:

  1. A la notion de démocratie il faut ajouter le respect des droits de l'homme.

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  2. "Cependant, quand la démocratie se développe il est premièrement avec les droits des hommes. Ils sont sur le droit à la propriété, la liberté d'expression, la liberté de circulation et l’interdiction du travail forcé. Puis suit « peut-être » les droits des femmes. Mais, des démocraties stables n’apparaissent que dans les pays où les droits des femmes sont garantis."

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