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mardi 28 avril 2015

Sans soude, pas de révolution industrielle



Le tissu, le savon, le papier et le verre sont des produits qui beaucoup ont dominé la révolution industrielle à la fin des années 1700. Cependant, au début ils étaient des produits de luxe très coûteux. Pour les rendre accessible à grand échelle il a fallu trouver un moyen facile de produire du carbonate de sodium, Na2CO3, aussi appelé soude.

Nicolas Leblanc est né à Ivoy-le-Pré, un petit village dans Centre-Val de Loire, en 1742. Il est vite devenu orphelin et il a été élevé par un ami de la famille. Après la mort de son protecteur Leblanc s’est formé comme médecin. Mais, quand il s’est marié, à 33 ans, le peu d’argent qu’il gagnait dans ce métier ne suffisait pas pour soutenir une famille.

À l’époque la chimie était dans le carrefour d'idées médiévales et la science moderne qui attirait beaucoup de monde. C’était un passe-temps populaire pour des messieurs riches et les scientifiques qu’ils finançaient.

Nicolas Leblanc voulait en faire partie. Malheureusement, il n’appartenait pas à aucun établissement scientifique. Il était juste un mauvais médecin sans formation scientifique. Malgré ces difficultés il a réussi à changer de cap et il est devenu un apprenti chez le professeur de chimie Jean Darcet. Sous les enseignements de Darcet et le support financier du mécène Louis-Philippe d'Orléans, Leblanc a été formé dans les arts de la chimie.

En 1775 l’Académie de Sciences et le roi Louis XVI a déclaré un prix d’un somme important à quiconque qui pourrait concevoir la meilleure méthode de convertir du sel à soude. Elle était une ingérence nécessaire pour produire le savon utilisé pour laver les tissus dans la fabrication de textiles.

La méthode connue à l’époque était de l’extrader la soude de la cendre de différentes plantes et arbres, y compris le varech. La production ne satisfait pas la demande et la gestion avait conduit à une déforestation massive en Europe centrale.

Leblanc a vu la chance. D'un seul coup, il pourrait s’établir comme un scientifique et aussi devenir riche. En 1784, il entra dans un projet de recherche de 5 ans.

La méthode qu'il a innovée comprenait deux étapes. Le premier avait déjà été mis au point par le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele. Quand du sel et du acide sulfurique sont chauffé ils produisent de l’acide chlorhydrique et du sulfate de sodium. La contribution de Leblanc a été la deuxième étape. Il mélangeait le sulfate de sodium avec du calcaire concassé et du charbon et chauffait. Après un lavage le résidu devenait de la soude.

Leblanc a fondé une petite usine et il a reçu un brevet. Il avait gagné le prix – presque. Car, la même année la Révolution française a éclaté. L'usine a été confisquée et son brevet a été publiquement diffusé. Son patron, Louis-Philippe d'Orléans, a été exécuté. Leblanc a dû gagner sa vie comme employé dans l'industrie de guerre tandis que d'autres se sont enrichis sur son invention.

C’est en Angleterre que la méthode Leblanc est devenue populaire. Lorsque l’usage de savon a fait son entré chez les ménages dans les années 1850, les usines de ce pays ont produit 140 000 tonnes de soude contre 45 000 tonnes en France.

Le processus était extrêmement dangereux pour l'environnement. Chaque tonne de soude libérait 750 kg de l’acide chlorhydrique et formait près d'une tonne de déchets solides. Il dégageait aussi une forte odeur d'œufs pourris. La végétation autour des fabriques mourait et les ouvriers subissaient des blessures graves. C’était la raison principale pourquoi le processus de Leblanc a commencé d´être remplacée par la méthode plus moderne de Solvay dans les années 1860.

Lorsque Napoléon a pris le pouvoir, en 1799, Leblanc a de nouveau été déclaré comme propriétaire de son usine et son brevet. Mais, il était trop tard, il n’avait plus les moyennes de recommencer la production. Leblanc est resté pauvre et il est devenu de plus en plus déprimé. En 1806, il s’est suicidé à l’âge de 63 ans.

50 ans plus tard, il a été déclaré un héros. La dernière usine Leblanc en Angleterre a fermé en 1918.

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