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mardi 1 juillet 2014

L'emprisonnement est contagieuse



Les Afro-Américains sont 13% de la population en États-Unis mais ce groupe est 38% des prisonniers. Il est bien connu qu’une peine d'emprisonnement aussi peut conduire les membres de la famille du malheureux à commettre des actes désespérés et criminelles. Le problème est complexe et une explication nécessite la considération de plusieurs facteurs sociaux, dont une serait que les organismes d'application de la loi qui plus surveillent les familles touchées.

Que les peines en prison sont « contagieuses » est un fait bien établi. Cependant, le statisticien Kristian Lum et ses collègues chercheurs à l'université américaine de Virginia Tech font valoir qu’il aussi est possible de le quantifier. Dans la revue Science ils constatent que le plus un individu reste en prison, le plus la peine frappe sa famille et ses amis.

L'équipe utilisait un logiciel pour des études épidémiologies et où il remplaçait l’agent infectieux avec un emprisonnement. Ainsi ils ont créé un monde virtuel de 8 000 individus, basés sur une population moyenne américaine. Toutes personnes entourant inclus, le logiciel comprenait environ 60 000 personnes.

1% des habitants dans ce monde virtuel étaient emprisonnés. Dans une première simulation, la longueur de la détention était de 14 mois, dans la deuxième de 17 mois, mais tous autres paramètres restaient inchangés.

Après une période fictive de 50 ans, la proportion de détenus dans la première simulation s’avéré marginalement plus faible qu’au départ. Dans la deuxième simulation, une peine de 17 mois, le taux de personnes détenu augmentait d’un facteur 3. Avec une durée illimitée de la simulation la relation devenait 1 :7, une proportion qui bien reflète l’écart entre les blancs et noirs américains.

L’équipe n’a pas choisi les 14 et 17 mois pour ne rien. Selon la statistique du ministère de la Justice, les tribunaux américains donnent en moyenne 17 mois de prison pour possession de drogues aux Afro-Américains, tandis les représentants de la population majoritaire sont condamnés à 3 mois moins.

Le rapport compare aussi les résultats simulés d’​une période de 25 ans dans Californie. À partir de 1986 cette États a promulgué une loi qui rende une peine de prison obligatoire pour possession de drogues. Selon la simulation les Afro-Américains incarcérés augmenteraient de 1% à 2,25%, ce qui est étonnamment proche de la réalité de 2.18%.

La prévision pour les blancs était aussi très conforme à la réalité. Une conclusion est donc que la proportion de prisonniers augmente à partir d’une certaine durée de la peine.

Selon le modèle développé il existe un point de rupture quelque part entre 14 et 17 mois de condamnation. Cela fournit encore une preuve que la détention est contagieuse.

Les simulations ont montré que de petites augmentations de peines conduisent à des différences significatives dans la proportion de détenus, indépendamment de leur origine ethnique. Cela signifie que les peines sévères, comme conséquence imprévus, peuvent accroître la criminalité plutôt que de la réduire.

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