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dimanche 12 juin 2016

Deux génies et leurs transactions boursières



De bulles spéculatives ne moquent pas dans notre histoire. Voici ce qui s’est passé quand deux des plus grands génies de l'histoire, Isaac Newton et Georg Friedrich Händel, spéculaient avec les actions de la même entreprise.

L'année est 1711 et le ministre des Finances publiques britannique, Robert Harley, lutte avec un budget déficitaire en raison de la participation dans la très impopulaire guerre de Succession d’ Espagne. Il forme une entreprise, le South Sea Company, et promet qu’elle après la guerre aura le monopole commerciale avec les colonies espagnoles dans les Caraïbes et Amérique latine. Puis, avec un rendement garanti, il vend des actions pour récolter de l'argent dans son trésor vide.

Pourtant, dans le traité de paix d'Utrecht de 1713 il n’y a rein sur le monopole de cette entreprise et les actions ne valaient plus grand chose. Quand une nouvelle guerre avec l'Espagne éclate, en 1718, les revenus de l'entreprise cessent complètement. Il est dans cette situation que les administrateurs de l’entreprise mettent en œuvre un carrousel de spéculations dont les obligations convertibles sont échangées contre des actions et des prêts financés par des actions nouvelles, qui à son tour sont hypothéqués. Des bribes aux parlementaires, des délits de commerces internes et le premier communiqué de presse de l'histoire, sont d'autres ingrédients dans la bulle.

En 1720 le carrousel commercial tourne encore plus vite. Une action de la South Sea Company coûtait le 1er Janvier 128 livres, suivant un trajet fou il hausse et coûte en Juin 800% plus, 1050 livres.

Il est alors que Isaac Newton pense qu'il est temps d'acheter. Il a été un acteur sur le marché d’actions depuis plusieurs années et il possède depuis 1713 des titres dans l’entreprise. Le physicien observe la bulle croitre et vend ces actions en Avril 1720. Mais, lorsque la courbe vers le haut se poursuit, il ne peut plus se retenir et en Juin, au sommet de la spéculation, il achète à nouveau.

Le collapse arrive en Septembre et en Décembre les actions ne coutent que la valeur initiale, 128 livres. Dans ces affaires Isaac Newton a perdu 90% de sa fortune, un montant qui correspondrait à 3,5 millions d’euro aujourd'hui.

« Je peux calculer les mouvements des étoiles, mais ne pas la folie des hommes », aurait-il dit au sujet. Selon une rumeur il aurait interdit ses entourant de ne jamais prononcer les mots « South Sea » en sa présence.

Suivant cette adversité Newton a changé sa stratégie d'investissements et il s’est concentré avec des actions plus sûres. Il est mort riche, en 1727.

Au début des années 1700 il fallait une visite personnelle à la Bank of England pour acheter et vendre des titres. Peut-être que Newton a rencontré le compositeur George Frideric Händel dans ces locaux ? Ce compositeur allemand a déménagé à Londres en 1712 où il bientôt a commencé à faire des affaires. Autour de 1715 le compositeur a lui aussi achète des actions de South Sea mais il est sans doute sorti indemne, parce qu’il les a vendu au bon moment, entre 1717 et 1719.

En 1723 Händel intervienne à nouveau, lorsque la société avait été restructurée et émis de nouvelles obligations avec un taux garanti de 5%. Les années suivantes, il traite abondamment ces obligations, et à sa mort, en 1759, il a transformé les 1 500 livres initialement investi à 17 000, un gain de plus de 1 000%.

Le début des années 1700 a été une période intense dans l'histoire financière. La South Sea Company n'était pas la seule entreprise à promettre des bons rendements. On les appelées des « Bubbles ». Pour maintenir la confiance du public le « Bubble Act » a été institué en 1720. Selon cette loi il fallait une décision du Parlement pour démarrer une société à responsabilité limitée. La loi a été abrogée en 1825, mais le terme « Bubble », Bulle, est désormais utilisé dans presque toutes langues.

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