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lundi 10 novembre 2014

Lumière sur la ville



L'éclairage des rues à Stockholm a pendant des siècles été une affaire privée. Le première règlement connu est de 1697 et concernait uniquement le centre-île de Stockholm. Il a fallu attendre jusqu’au 1749 pour un décret royal sur l'éclairage de toutes les rues. Le décret rendait obligatoire pour les propriétaires des bâtiments de garder un lanterne allumé pendant la saison sombre, de crépuscule à minuit, avec l'exception de nuits éclairé par la lune. La ville a aussi contribué avec 97 lampes placées sur les bâtiments officiels, les lieux publics, les ports et les ponts.

Stockholm était une ville sombre, surtout après minuit, lorsque les lampadaires appelés «yeux de loup», étaient éteint et les gens évitaient de sortir pendant la nuit. L'éclairage public est devenu une obligation municipale avec l’introduction de lampes à gaz et lampes électriques dans le milieu des années 1800.

Des lampes à gaz, kérosène et électricité existaient en parallèle pendant des nombreuses années. Le nombre maximal d’éclairage à gaz ou kérosène a été atteint en 1919, avec 10 650 installations, beaucoup plus que les 900 ampoules électriques et les 110 lampes à arc électrique. Les deux dernières lampes à kérosène ont été éteintes en 1940 et la dernière lampa à gaz 1941.

Les américains ont voulu être plus innovateurs. Il y a plus de 130 ans que la ville San Jose en Californie a réalisé une idée audacieuse. Une douzaine de lampes à arc sur le sommet d’une haut tour allumeraient toute la ville et la transformerait d’une petite ville rurale à une « ville de lumière » avec des nuits claires comme le jour.

Le 13 Décembre 1881, quelque 1000 habitants de San Jose se sont réunis pour l'inauguration de la tour, de 70 mètres de haut, qui rendra San Jose connu comme la première ville ouest des rocky mountains avec un éclairage électrique. Ce phare, placé au milieu de la ville et pontant une intersection, inspirait les journaux locaux aux mots grandioses :

« Pour la première fois les habitants de San Jose se sont rendu compte qu’ils vivent dans la seule ville avec un éclairage électrique venant d'une tour comme le colosse de Rhodes qui ponte les deux rues principales. Aujourd'hui, San Jose peut être plus fier de son tour que les égyptiens de leur Sphinx et les habitants de Pise de leur Tour. »

Le projet avait été poussé en avant par le rédacteur en chef du journal San Jose Daily Mercury, James Jerome Owen, qui lui-même était le concepteur.

La ville, qui est aujourd'hui l'un des principaux campus de la Silicon Valley, était encore juste une petite communauté agricole. Mais, son ascendance remontait aux années 1700 et en plus elle avait pendant une courte période été la capitale de la Californie. Selon JJ Owen le tour électrique était juste qu'il fallait pour que San Jose retrouve l'attention qu’elle mérite.

Au sommet de la tour il y avait 6 lampes à arc puissants, capable de produire  de la lumière d’une intensité largement dépassant les ampoules de l’époque. L'alimentation électrique était fournie par un générateur tiré par une machine à vapeur d’une usine de rabotage à proximité. L'idée était que cette machine alimenterait l'usine pendant les jours et le tour pendant les nuits.

Mais quand la lumière a été allumée, la nuit restait obscure. L’excitation avant l’inauguration s’est transformée en déception.

Plusieurs autres villes avaient tenté de tours d'éclairage similaires, avec un succès limité. Les arcs projetés bien de la lumière sur les toits, les cimes des arbres et les cheminées mais les rues restaient le plus souvent dans l'ombre. De plus, JJ Owen avait exagérait la taille. Avec ses plus de 70 mètres d’hauteur, presque deux fois plus que dans d'autres villes, et donné que l'intensité de la lumière diminue avec le carré de la distance, peut de rayons atteignaient le sol.

Pendant quelques années la tour a été allumée seulement lors d'occasions spéciales. Après 10 ans les arcs électriques ont été remplacés par un éclairage décoratif. La tour était encore en place jusqu'au 1915, quand il a écoulé dans une violente tempête.

En 1989 la ville de San Jose a ouvert un procès contre le consul français à San Francisco pour plagiat. Selon l’acte d’accusation la Tour Eiffel n’était qu’une copie de la tour de lumière de San Jose. Le procès qui a suit comprenait des déclarations acerbes sur la tour à Paris. L'avocat de la ville San Jose a, entre autre, caractérisé le tour Eiffel comme « chapeau de clown pitoyable ».

Le président du tribunal a conclu que les similitudes étaient dues à deux individus créatifs qui, séparé par des milliers de kilomètre, ont eu des idées similaires à la même époque.

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