Journalisme et chiffres

La Suède, qui ne s’est pas confinée, enregistre un taux de mortalité record.

C’était une rubrique dans le Figaro le 25 mai. Une ami m’a l’envoyé parce qu’elle se demandait de ce qui se passe dans mon pays natal. Il est évidant que le Suède, un pays qui n’a pas pratiqué le confinement, ni recommandait des masques, attire l’attention

La rubrique n’est pas fausse mais si on veut donner une image de ce qui se passe, non plus correct. Au fond il y a le problème avec des journalistes qui sont ostensiblement mauvais avec chiffres, de plus, ils ne semblent pas en être conscients. Dans ce cas il s’agit du fait que la Suède, en comparaison avec la France, a environ 2 semaines de décalage sur la cure cloche que suive l’épidémie.

Actuellement il y a eu 4 100 morts dans une population de 10 millions qui  correspondrait à 27 000 morts en France qui en a 28 000. Les cas fatals sont actuellement en baisse dans les deux pays mais il est possible que le taux de victimes en Suède finalement dépassera celles de la France.

Pourtant, le pays qui a enregistré les plus morts est la Belgique avec 68 mots par 100 000 habitants. Elle est suivie d’un cluster d’Italie, Royaume-Uni et la France avec 40–50 morts par 100 000 habitants.

D’avoir 4 100 personnes morts dans une épidémie est naturellement 4 100 de trop. Cependant il faut mettre se chiffre en perspective. Si tout le monde vivait jusqu’à 100 ans il aurait 1% de la population mort chaque années. L’espérance de vie n’est pas encore à un si haut niveau et actuellement elle est environ 82 ans ce qui correspond à 1,2% morts/an, ou sur une population de 10 million 120 000 mort/an, ou sur un période de 4 mois 40 000 mort/an. La surmortalité à cause de CIVID-19 en Suède et en France est donc sur le niveau 10%. C’est un chiffre qui aussi un peu près corresponde aux victimes de la grippe avant l’introduction du vaccin dans les années 1990.

Malheureusement j’ai peu d’espoir que la manière dont les journalistes traitent des chiffres va s’améliorer. Je crains donc qu’il faut continuer à vivre avec de journalistes qui présentent des chiffres qui sont correctes mais qui en manque de repères sont incompréhensibles.